Été d'Iznik

La céramique d’Iznik est, à mon image, un mélange d’orient et d’occident. Elle est une sorte de synthèse de traditions de céramiques à la fois du monde byzantin, du Proche-Orient islamique et de la Chine.

L’idée de ce motif m’est venue à la suite d’une visite au Musée national de la Renaissance à Ecouen, qui dispose d’une exceptionnelle collection de céramiques d’Iznik, réunies pour la plupart par Auguste Salzmann à qui je voudrais rendre ici hommage. Cet archéologue français du XIXe, passionné par le proche Orient, a notamment voué une grande partie de sa vie à réaliser des fouilles sur l’île de Rhodes. Mais ses recherches intéressaient peu de monde ; il finira sa vie ruiné, l’obligeant à se séparer de sa collection de faïences d’Iznik pour la vendre au Musée de Cluny.

Le motif inclut des éléments emblématiques de la faïence d’Iznik, en particulier de celles réalisées durant le règne de Soliman le Magnifique : écailles, lèvres de Bouddha, rosace, tulipe, jacinthe, etc.

La présence de sirènes peut étonner, les légendaires femmes-poissons relevant davantage de la mythologie nordique. Il s’agit en réalité de créatures hybrides, à l’instar du mélange entre orient et occident, entre sirène nordique, triton grec et baigneurs humains.